Comment réaliser une adaptation bien merdique à la sauce Hollywood
Alors comme ça tu veux te lancer dans le cinéma jeune galopin (je parle au figuré bien entendu, si tu as envie de te suicider en te catapultant sur un studio vas plutôt sur lavieCtr0durlol.skyrock.com) ? Toutes ces paillettes, ce strass, ces grosses filles et ces berlines faciles te font rêver et tu aimerais bien amasser un ou deux kerviel d’ici tes 50 ans pour ne pas avoir l’impression d’avoir raté ta vie ? Comme je te comprend ! Seul problème, tu es aussi doué pour l’écriture de scénarios qu’un manchot tétraplégique à moufles est balaise aux mikados et ton nom n’est pas assez vendeur pour pouvoir autofinancer tes testicules de platine en le placardant simplement en gros sur des affiches de films ! C’est terrible, je sais et, si je n’étais pas le seul être humain lyophilisé de la terre, je verserais surement une larme. Heureusement pour toi, il existe une solution sur mesure : les adaptations à la sauce Hollywoodienne.
A toi les groupies !!
Qu’il s’agisse de livres, de bandes dessinées, voir plus à la mode, de jeux vidéos, les adaptations sont ce qu’il y a de mieux pour faire des films qui rapportent sans trop se casser les glaouis. Mais attention, si en lisant les lignes précédentes ta première pensée a été "génial, j’adorerais trop adapter Winnie l’ourson dans la vallée magique du miel enchanté niais" tu viens de commettre deux erreurs ! La première est d’avoir avoué aimer Winnie l’ourson passé l’âge de 2 ans ce qui mérite un viol de ton cadavre par un troupeau de lémuriens imprégnés de l’âme de fritzel, la seconde est de vouloir adapter un univers que tu aimes et que tu connais bien ! Houlalalala malheureux, oublies tout de suite cette idée saugrenue car, vouloir faire une adaptation fidèle et respectueuse à Hollywood c’est comme avoir une diarrhée alors qu’on a un bouchon dans le fion : tu auras beau faire un maximum d’efforts pour sortir quelque chose de correct, le résultat sera toujours aussi immonde. Épargnes toi bien des déceptions en t’attaquant plutôt à un univers que tu ne connais absolument pas voir que tu détestes histoire d’être sûr de le déféquer sans remords notez la magnifique métaphore filée scatophile que nos amis poètes apprécierons à sa juste valeur. Tu vas voir, si tu respectes scrupuleusement chaque étape de mon beau tutorial, nul besoin d’y connaître quelque chose pour réussir ton adaptation pourrie.
Quel univers pourrir ?
Le choix est vaste, il y a énormément de livres/bd/jeux à massacrer et tu ne peux pas être partout à la fois. Voici donc quatre techniques simples pour t’aider à prendre ta décision:
- Le Yes-man : Au lieu de fatiguer ton précieux neurone, laisse les exécutifs de ta maison de production décider à ta place. Mais attention, il ne faut pas accepter n’importe quoi non plus, tu as ta fierté, la règle est de dire oui uniquement pour les adaptations dont le nom sonne comme une insulte bosniaque à tes oreilles, cela voudra dire que tu n’y connais rien et que tu es donc l’homme de la situation. Lorsque ce genre de cas se présente, fais comme suit :
- Lève la tête en direction du plafond
- Baisse la tête vers le sol
- …
- Profit !
- Le viol d’enfance : Pour cette technique il faut voir ton futur film comme un outil de vengeance. Puise dans tes souvenirs, remémore toi les vilains qui n’ont rien fait que de t’embêter quand tu étais à l’école en te balançant du "Ta laideur c’est de naissance ou t’as éternué trop près d’un mur en crépis ? Mouahahahahaha", insultes auxquelles tu répondais lorsqu’ils étaient trop loin pour t’entendre "s'toi le crépis !". Qu’aimaient ces jeunes chenapans ? De quels livres, bds, jeux parlaient t'ils avec des trémolos dans la voix ? Lorsque tu auras trouvé, tu tiendras ton adaptation, maintenant visualise bien la flamme passionnée qu’ils avaient au fond du regard lorsqu’ils en parlaient car, à partir de maintenant, ton unique but sera de l’éteindre et si possible en pissant dessus. Oui, c’est vulgaire, mais le monde du cinéma est un monde sauvage alors ne commences pas à chouiner, ça te fait une tête de pokémon.
- Le défi : Cette astuce consiste à ne choisir que des adaptations d’univers/bd/jeux totalement inadaptables ou "cinématographiquement inintéressant" pour être sûr et certain de les foirer. Comment repérer un univers inadaptable ? Facile, ils rentrent dans une ou plusieurs de ces catégories :
- Les personnages ont un physique totalement improbable, quasi impossible à reproduire de façon satisfaisante en "vrai" (DragololgelZ) surtout lorsque l’on a aucun talent (ce qui est ton cas, ne commences pas à faire ta marionnette).
- Les jeux vidéo avec un pitch qui tient à l’aise sur la tranche d’une feuille de PQ simple épaisseur de chez Leader Price (PQ se prétendant 100% naturel vu que même en empilant 15 couches on finit avec les doigts, enfin je m’égare). Comme tu n’as quasiment aucun support ni aucun univers bien défini, tu es sûr de faire n’importe quoi, c’est parfait. En plus, comme ça, quand on viendra dire que ton film est vide avec un scénario inexistant tu pourras prétendre que tu voulais être fidèle à l’œuvre. Ne te moques pas, ce genre d’adaptation est très très recherchée, ce n’est pas pour rien que pas moins de quatre gros studios de cinéma se sont battus pour acheter les droits du jeu "asteroids", oui, le jeu préhistorique tout laid en noir et blanc (ou vert et blanc selon la pourriture de l’écran) dont le seul scénario est de casser des astéroïdes en plein de petits morceaux. J’espère qu’ils en feront une trilogie, ça serait bête de survoler la complexité d’un tel univers !!!1
- A l’inverse, bd/livre/jeu possédant un univers extrêmement complexe, dense et qui aborde de nombreux aspects philosophiques avec finesse, le genre d’œuvre qui, même avec un cinéaste talentueux et un film de 12h, ne peut être exploré complètement. Voir carrément des œuvres non adaptable visuellement comme des histoires se passant entièrement dans la tête de quelqu’un avec 0 action.
- Le mouton : Si tu n’es pas animé par la vengeance, le défi ou la paresse, le meilleur moyen de tartiner tes testicules de diamant avec du caviar est d’adapter un livre/jeu/bd à succès. Choisis uniquement en fonction de la mode en faisant par exemple péter un film sur Justin "OMG je vois plus rien, omagad, peigne, peigne !!" Bieber, voir un "Wii sport ze mouvi" et autres "Bob l’éponge live" ! Alors oui, ce genre de licence va te coûter 10 000 reins de somaliens (ou 1 rein de patron du cac 40) mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas comme si tu allais avoir besoin de beaucoup de sous pour réaliser ta bouse.
Maintenant que tu as choisi ta victime, il s’agit de la préparer pour le grand écran.
Le scénario
La règle absolue pour réussir le scénario de ton adaptation pourrie est simple : Ne lis/regarde/joues surtout pas à l’œuvre que tu adaptes, JAMAIS ! Tu dois garder l’esprit vierge et pur pour ne pas être influencé et ainsi laisser s’exprimer ton art sans carcan !
Bien sûr, comme ton film doit quand même ressembler très vaguement à l’œuvre que tu adaptes, ne serait ce que pour faire illusion le temps de donner de faux espoirs aux fans (je te rappelle que leur souffrance est une forme de gratification, rien n’est plus beau qu’un rêve brisé), tu vas devoir t’offrir les services d’experts reconnus. N’aie pas peur, malgré ce terme pompeux, un expert reconnu n’est rien d’autre qu’une personne ayant vaguement feuilleté le livre, regardé trois épisode du coin de l’œil d’un dessin animé voir joué 3mn au jeu que tu adaptes. D’ailleurs, tu n’as même pas besoin d’une personne aussi qualifiée, demande à n’importe quel glandu de ton équipe d’aller dans le supermarché le plus proche lire le pitch au dos du bouquin/jaquette et de t’en faire un résumé, et hop, te voilà paré, tu as la trame de l’intrigue !
Chope des jaquettes chinoises pour encore plus d'efficacité !
Maintenant que tu as la substantifique moelle de ton adaptation, ton scénario va devoir respecter plusieurs règles indispensables pour espérer recevoir le feu vert de ton studio :
- Quel que soit le "genre" de l’univers que tu adaptes, tu dois y ajouter plusieurs milliers d'explosions à la seconde, des boumboum pan pan t’es mort à la pelle et expurger le tout de toute portée philosophique. Cette règle est d’autant plus vraie si tu adaptes un jeux vidéo. Après tout, ces simulateurs de meurtre pour adulescents dégénérés n’ont pas la finesse ni l’ambiance nécessaire pour en faire autre chose. Un bon exemple de l’application de cette règle est le film Alone in the Dark, qui a réussi a transformer le rythme soit disant lent et angoissant du jeu (mais un vrai esthète tel que toi sait que, comparé à Modern Warfare 2, il s’agit juste d’un jeu mou et chiant, on ne peut même pas dézinguer les fantômes au M16) en un film d’action sous acide avec monstre en 3D didjitale raté. Du pur génie.
- Dès l’instant ou l’univers que tu adaptes contient plus de deux personnages, tu dois absolument leur donner envie de se buttsexer avant la fin du film. N’hésite pas à ajouter plein de scènes mielleuses pour bien insister sur cette magnifique histoire d’amûûûr quand bien même celle-ci n’est jamais développée dans le support d’origine. L’avantage est double, cela te permettra de caler du plan nichon (j’y reviendrais) et de préparer le terrain pour un happy end !
- Tout le monde se fiche pas mal de savoir qu’un personnage de manga est niakoué alors tu vas me faire le plaisir de rendre américain tout le monde (sauf les méchants qui peuvent devenir russe, voir chinois pour suivre la mode ou encore Français en cas d’aristocrate fourbe). Même chose pour l’univers, si je vois le moindre bled avec un nom à voyager en charter ça va gueuler, fais comme la future adaptation d’Akira et transforme moi tous ces Neo-tokyo qui puent du nem par du bon gros Neo-Washington. L’idéal restant de carrément transposer un univers "fantastique" dans notre réalité aux USA d’Amérique, comme a si bien su le faire DragonBall : Evolution. En plus, en faisant ça, tu fera des économies niveau effet spéciaux, imagination et budget. Faudrait pas non plus que tout ça te coute un rein, tu dois penser à payer le cheptel de coke et les rails de prostiputes pour tes acteurs.
Si ce film à réussi à coller un rejeton de Xenu, tu peux le faire !! - Quand c’est possible, pour un méga bonus de la mort, fais intervenir l’armée américaine en montrant bien à quelle point elle est surpuissante. Lâche toi dans le patriotisme à outrance, il faut que chaque balle de M16 soit un "fuck yeah américa" hurlé au public, que chaque tir de bazooka sonne comme le bruit de couilles gigantesques que l’on pose sur la table, bref, il faut que ton film ait cette inimitable odeur de testostérone et de propagande. Pourquoi crois tu que Transformers a eu un tel succès petit polisson ?
- Tu dois ajouter une happy end, c’est une obligation absolue. Heureusement pour toi, comme à Hollywood c’est des gros ouf qui n’ont pas peur de la transgression, il est tout à fait autorisé de faire des happy end un peu moins happy que les happy end standard à base de héros qui sauve le monde et se tape la biâtch de service. Voici une liste non exhaustive de tes possibilités :
Une telle variété, cela peut être intimidant mais, au moins, tu es sûr de trouver la happy end qui correspond le mieux à ton adaptation. Par contre, je te préviens, ne commence pas à me sortir des excuses bidons comme quoi "le bouquin/livre/jeu sur lequel je me base fini mal, j’ai pas le choix", sous peine de te prendre des tartes dans le pif ! Tu ne me lis pas ou quoi mécréant ! C’est pour t’éviter ce genre de dilemme que je t’ai interdit de te renseigner et quand bien même, une fin triste cela n’a jamais arrêté les vrais génie de l’adaptation en mousse ! Tiens, prends par exemple l’adaptation du bouquin "Je suis une légende" :
[spoiler alerte] Dans le livre : Robert Neville, le héros, est le seul homme vivant sur terre à ne pas avoir été transformé en vampire par un méchant virus. Pour occuper ses journée, le brave Robert exploite la vulnérabilité à la lumière des vampires pour en tabasser un maximum. Malheureusement, les montres sanguinaires qu'il bouillave ne sont pas aussi monstrueux qu'il le pense, ils ont même commencé à donner naissance à une nouvelle forme d’humanité et elle n’est pas très contente qu’on lui savate la truffe quand elle est sans défense ("omg haxx !!"). Parvenant finalement à le capturer, la société des vampires condamne à mort Robert pour le punir de ses crimes ET pour permettre à la "nouvelle humanité" de démarrer sur des bases vierges, le faisant ainsi entrer dans la légende comme une sorte de croque-mitaine. En résumé, c'est un récit triste et cérébral avec en plus des références au Darwinisme ce qui risque de perturber ton public de gros demeurés (si tu en doutes, rappelle toi que certains d’entre eux regardent Secret Story à la télé "pk c tro lol ils son tro baites !" sans se rendre compte que ce sont eux les dindons de la farce), il faut expurger tout ça. C’est là qu’intervient Hollywood et sa happy end qui se paie le luxe d’éliminer l’ensemble du message du livre, du pur génie.
Dans le film, le héros n’est pas le seul humain sur terre puisqu’il fini par rencontrer une femme et son mioche. Puis, moins de 15 mn avant le générique de fin, il trouve un antidote au virus, il se sacrifie pour sauver la madame qui ira bien gentiment avec sa voiture dans un camp mormon plein de survivants qui vivront heureux et auront beaucoup d’enfants. Cerise sur le gâteau, on a droit à du mysticisme à deux balles sur dieu et les vampires du livre semblent entre temps être devenus des zombies décérébrés. Total WIN ![/spoiler]
Comme tu vois, la seule frontière est ta volonté de destruction !
Enfin, dernier point important, tu dois intégrer un maximum de personnages pour être bien sûr de ne pas avoir le temps de développer l’histoire de chacun. L’avantage est double, d’un côté tu te forges un alibi en prétendant faire du fan service ("mais je voulais vous faire plaisir T_T") et de l’autre ton adaptation n’a même pas besoin de vraie intrigue, tu te contentes de présenter à la chaine chaque personnage furtivement "salut j’ai vu de la lumière". Moins l’enchainement est naturel, mieux c’est. Cette astuce est garantie, c’est elle qui a permis de produire les chef d’œuvre que sont Street Fighter le film, X-Men 3 ("bon, les mecs, ils nous reste quoi comme débile en spandex à caser là ? C’est le moment ou jamais j’ai prévu une pure bataille de ouf on va pouvoir faire une bouillabaisse de super-héros") ou encore le premier Astérix & Obélix. D’ailleurs, cocorico, c’est la France qui a fait évoluer cette technique dans de nouvelles profondeurs de nullité avec Astérix aux jeux olympiques. L’innovation ? Coupler la galerie de personnages avec une galerie d’acteurs "hype" qui jouent leur propre "rôle" pour un double effet chiatique "ololol, il y a Alain Delain qui joue César en faisant son Alain Delon". Mais bon, si tu as ne serait ce qu’une once de compassion pour ton public, tu n’as pas à aller aussi loin.
Avec tous ces éléments en tête, tu n’as plus qu’à griffonner ton scénario sur un coin de table avant de t’attaquer au casting.
Le casting
Tu connais le jeu des 7 erreurs ? Oui ? Et bien ajoutes-y un bon gros facteur 1000 et hop, tu as ton casting ! Je vois à ton regard bovin digne d’un Steven Seagal des grands jours, que tu n’a rien compris alors détaillons :
- Le physique : Très simple, si tu n’as pas envie de te fatiguer tu prends les premiers acteurs vaguement connus qui veulent bien jouer dans ton film (n’hésite pas à leur dire que Delarue est ton fournisseur pour les convaincre) et tu leur donne un rôle au pif (pif/drogue/delarue/lol). L’ennui c’est que tu risques par inadvertance d’obtenir un casting qui colle bien à ton adaptation et ça, tu ne veux surtout pas que ça arrive. Dans ce cas tu inverses tout ! Si le héros doit être grand, chevelu, avec une musculature saillante qui palpite d’un désir brûlant alors que son corps se frotte sans pudeur au cor.., hum je m’égare, et bien tu prends un jeune rachitique (Sangoku dans Dragonball Evolution) ! Tu as besoin d’un jeune, tu prends un vieux ! Un héros agile et fin ? Jean-Jacques Stéroides de la salle de sport du coin fera l’affaire ! Etc, etc, seule la mauvaise foi est ta limite.
- La personnalité : Même concept mais en encore plus sournois puisque ça ne se voit pas sur la bande annonce. Les fans veulent un bourrin qui n’hésite jamais ? Hop, fais en un gros émo pacifiste "les moustiques aussi ont une ââââaâme, si tu le touches je retourne écouter tokyo hotel à ma maison !!" ! Les fans veulent une femme forte qui ne se laisse pas baver sur les rouleaux ? Et une princesse handicapé du bulbe à sauver, une ! Un héros qui mise autant sur son bagou et son humour que sur sa maitrise du combat pour roxxer ? Bâillonne le (Deadpool dans Wolverine Origins, une merveille) !
La seule personnalité sur laquelle tu n’as aucun contrôle est celle de ton méchant de service. Quel qu’il soit, il doit être surjoué à mort en tapant dans le cliché alors, tu es gentil, tu lui fais lâcher du rire sadique à chaque fois qu’il viole un chiot orphelin mort, tu le montre en train de matter 2012 avec des petits cancéreux en phase terminale "Stressez pas les mioches, vous ne serez pas la pour voir la fin du monde de toute façon ! Mouhahahahaha" et tu lui fais bien exposer son plan supradiabolique au premier pékin venu dès qu’il en a l’occasion. - Le costume : c’est le seul truc à vaguement respecter. Sachant que tu as saccagé ton casting il faut quand même que les fans aient un point de repère leur permettant de faire le deuil de leur personnage préféré. Penses tout de même à ajouter deux trois détails foireux pour exaspérer les costumes-nazis qui viendront voir ton film "Nan mais Iron Man c’est n’importe quoi ! Le boulon 37B sur l’avant bras gauche est censé être hexagonal, pas fendu bande de plow ! Même mon séquoia sait ça !!". Enfin, là encore, cette règle a une exception : les super héros. Comme le costume d’un super héros fait en quelque sorte partie de sa personnalité, tu es obligé de ne pas le respecter ! La mode étant à la kikoodarkification tu n’as qu’à transformer les couleurs chatoyantes des super héros en cuir moulant noir. Si au passage tu pouvais dire à Superman et Batman de rentrer leur slip, l’humanité te remercierait.
Le tournage
Une fois que tu as ton approvisionnement en farine qui rend speed et en femmes de petite vertu, tu as fait 90% du boulot. Pour les 10% restant, tu n’as qu’à filmer ta bouse en exploitant tous les gimmicks des réalisateurs à la mode, ça devrait faire illusion :
- La technique Haïtienne, aussi appelé "Shacky cam" par ceux qui veulent se la péter, est une technique qui consiste à faire "bouger l’image" pour donner un style "vidéo amateur". A la base, cette astuce cinématographique est censé renforcé le réalisme d’un film (Il faut sauver le soldat ryan) ou donner le mal de mer (Cloverfield) mais, vu que tout le monde l’utilise pour tout et surtout n’importe quoi, toi tu vas t’en servir pour camoufler la misère de tes scènes de combat de paralytiques et faire des économies de tournage. Bah oui, pourquoi te faire chier à acheter une caméra de la mort avec stabilisateurs ultra perfectionnés si c’est pour la filer à un parkinsonien ? Achète toi directement une caméra numérique pourrie chez le chinois du coin et aller hop, on y va, en route pour le vomi tatatatata BANGA !
- La technique documentaire, est un dérivé de la shaky cam. Apparemment, agiter la caméra comme un goliot ne suffit plus pour faire réaliste, maintenant les spectateurs veulent voir tous les défauts que des générations de cinéastes et de techniciens se sont acharnés à gommer : reflet du soleil, poussière, taches de sang qui éclaboussent la lentille, gros manchot qui a oublié de virer le cache de la caméra, etc etc ! Comme ton budget coke a attaqué ton pactole de départ, pas besoin d’ajouter ces défauts digitalement en post production, filmes juste en contre-jour, engages un préposé au "lançage de poussière sur caméra" et tu auras le rendu souhaité !
Ce n’est pas le tout de filmer avec le soleil dans la tronche et assis sur une machine à laver en mode essorage, il y a un élément que tu ne dois surtout pas oublier : le sexe.
Même pas besoin d'être subtil !
Je te rappelles que, pour Hollywood, les amateurs de jeux vidéos/comics/dessin animés, sont tous des psychopathes frustrés du zizi (en réalité ce son juste des esthètes intégristes qui n’acceptent chez une femme rien d’autre que la perfection, comme le prouve leurs commentaires chaque fois que quelqu’un publie une photo de top model), il faut donc les appâter en balançant de la full frontal nudity !
Attention ! Dans le cas ou tu adaptes un dessin animé ou une bd, tu n’auras pas le droit de mettre de plan nichon car Hollywood est persuadé qu’il s’agit de trucs pour mioches, leur censure est donc très stricte.
Heureusement, une astuce de fourbe existe pour contourner tous ces pisse-froid qui veulent brider ton art : le plan bonnasse ! Il s’agit d'une version édulcoré du plan nichon popularisé par Michel Baie dans Transformers avec Megan Fox. L’idée, simple, est de filmer le corps d’une actrice pendant de longues minutes au ralentis en y ajoutant trois tonnes de sous entendus sexuels qui feraient rougir de jalousie un publicitaire "ohlalala j’ai fait tombé mon stylo, je dois me pencher croupe en avant pour le ramasser", "Mon dieu, cette combinaison spatiale intégrale est trop serré, je dois ouvrir son décolleté" et autres "Mais que m’arrive-t’il, je réfléchis beaucoup plus vite quand je suce un stylo". Effet garanti, à toi les salles remplis de prépubaires la main agrippée à l’entrejambe !
Pas comme ça !
Et maintenant, la touche finale !
La post-production
Je vais t’épargner les conseils de montage, si tu as bien suivi le concept de shaky cam tu as compris qu’il faut rendre tout ça épileptique et clipesque pour être à la mode. Passons plutôt aux ajouts obligatoires :
- Les effets spéciaux didjitaul. Tu dois en placer partout, tout le temps et surtout quand ils peuvent être remplacé par des costumes ou des maquettes plus convaincantes. Bien sur, comme tu n’as plus beaucoup d’argent tu vas devoir économiser sur le nombre de polygones pour y parvenir mais, hé, tu t’en tapes, ça donne un côté jeux-vidéo/cartoon très fidèle à l’œuvre que tu adaptes !
- Les filtres de couleur. Depuis que les réalisateurs de film ont découvert l’option "pot de peinture" de photoshop, ils ne peuvent plus s’empêcher de coller des filtres moche partout. Quand il s’agissait de mettre un filtre sépia pour faire plus "archive" comme dans le soldat Ryan c’était une super idée mais maintenant ils en colle dans tout et n’importe quoi avec la délicatesse d’un éléphant armée d’une ceinture d’explosifs dans un magasin de porcelaine ! Matrix, hop du vert caca d’oie ! Les experts, hop 3 couleurs différentes dès fois que les mongoliens de téléspectateurs confondent les spinnof ! Saw, vive le bleu, ça fait ressortir la bidoche !
Matrix 2 & Undeworld 3 : respectivement le film le plus vert et le plus bleu de tous les temps !
Bref, utilisé à outrance les filtres sont à chier et tu DOIS donc en ajouter à ton film. Par contre, comme tu es un ouf, fais l’amour aux conventions en faisant péter le rose fushia, s’agirait pas d’être moins pourri que tes concurrents ! - Les ralentis : comme ton scénario tient sur une feuille de PQ, tu vas en abuser pour que ta bouse dure 1h30 (par exemple, le film 300 sans ralentis dure 20mn). Colle en absolument partout, même quand ça ne sert à rien.
Abdoul Yve Akim flyyyyy !!
N’oublies pas également d’ajouter les derniers ralentis à la mode : les ralentis-accéléré. Tu ralentis le temps avant que quelqu’un donne un coup puis tu accélères à fond pour bien montrer la badasserie du choc. Tu verras, couplé à la caméra qui tremble le résultat sera infect. Si tu n’as pas les moyens de te payer une caméra qui filme à 90 images/seconde pour faire de beau ralentis, tu peux la faire à la Uwe Boll en demandant à tes acteurs d’aller moins vite voir en badigeonnant leurs habits d’amidon. - La 3D : C’est la toute dernière tendance ! Mais attention, pour être parfaitement foirée, tu ne dois surtout pas tourner ton film avec une caméra 3D, la magie doit s’opérer en post-production uniquement ! Pourquoi ? Mais parce que comme ça, le simili filtre 3D que tu vas rajouter à la truelle par dessus ta bouse aura forcément un rendu infâme, les perspectives seront foirées et le tout ressemblera à un bas relief chié par un pigeon ! Pour une réussite totale, n'augmente SURTOUT PAS la luminosité de ton film pour compenser l’opacité des lunettes 3D, comme ça tes spectateurs auront l’impression de regarder l’écran au travers d’une tranche de lard.
Et voilà ! C’est prêt ! A toi la gloire et la haine !
Prêt-à-foirer
Si tu manques d’inspiration pour ta future daube, fais toi plaisir en piochant dans les quelques idées ci-dessous. De rien.
Shadow of the colossus : Les Etats-Unis sont attaqués par 16 monstres géants, les colosses. L’humanité est au bord de la destruction et son seul espoir repose entre les mains du colonel John "Wander" Croft (incarné par Vin Diesel), soldat d’élite, fruit des manipulations génétique entre un marine et un yamakazi. Parviendra-t’il à tous nous sauver ?
Les schtroumpfs : Découvrez le quotidien truculent du village des schtroumpfs avec Kad Merad dans le rôle du grand chef, Gérard Depardieu en schtroumpfette (cet homme est un génie, il peut tout jouer ma bonne dame) et une ribambelle de comiques français qui vont se contenter de copier-coller leurs meilleurs numéro de one man show mais peints en bleu. (Oui, je sais, c’est une production française et non hollywoodienne mais la daube reste un langage universel alors pouet).
Modern Warfare 2 : Le scénario du jeu a déjà été pré moisi pour Hollywood, il n’y a plus qu’à servir !
Evangelion : Les terroristes ont développé des robots de combat géant (reconnaissable à leur barbe mécanique) appelé "Anges de la mort". Le dernier rempart pour protéger la démocratie et le hamburger est un projet secret du pentagone : les Evangelions, trois robots géants pilotés par des adolescents (Eva-00 : Drew Barrymore, Eva-01 : Gérard Butler et Angelina Jolie & sa bouche pour l’Eva-02]. Particularité : le pilote de l’Eva-01 passera les 3/4 du film la bouche grande ouverte à hurler en CAPS_LOCK "THIS IS EVA".
Whoâ, quelle amélioration, une mise à jour après moins de deux mois, faut que j’arrête de prendre du speed c’est beaucoup trop violent !
Pour ne pas faire que de l'autopromotion honteuse, vous pouvez aussi télécharger le numéro de 42 de novembre au grand complet, 104 pages de bonheur en treillis ça ne se refuse pas et ça permet de glander sereinement au boulot !
Cliques moi dessus !
Si vous préférez les images au texte, voir si vous êtes tout simplement analphabète, je vous invite à parcourir la galerie qui a été mise à jour pour l'occasion avec un gros lot d'images chatoyantes au potentiel cocasse certain.
En joie !
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