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Taken : La critique pourrie

Taken

Après des chefs d'oeuvre aussi sublimes que le Transporteur 1 & 2, Banlieue 13 et autres Hitman c'est avec une vraie impatience que j'attendais Taken, la nouvelle bouse sortie de chez Europa Corp, l'usine à films pourris made in Luc Besson. Et je dois dire que je suis loin d'être déçu par le résultat repoussant, comme vous allez le voir, les limites du film de merde, mon seul regret étant qu'il ne s'agisse pas d'une adaptation du jeu Tekken mais on ne peut pas tout avoir non plus !

Champignon Taken : La critique pourrie

Taken c'est l'histoire de Bryan qui, en plus d'être dans la cuisine, est un ancien agent secret Américain donc la fille se fait gauler par des salauds d'Albanais alors que celle-ci passe des vacances à Paris. Comme Bryan n'apprécie pas beaucoup qu'on lui chourrave sa gamine, qu'il n'aime très fort *grand comme ça*, et vu qu'il est au moins ceinture noir 18ème Dan de karaté, il décide d'aller apprendre la vie à tous les malandrins de France à coup de tartes dans leur tronche pour qu'ils lui rendent sa chiarde (Le tout avant la fin de ses RTT, il n'a pu poser que 4 jours comme l'explique l'affiche du film).


Production Europa Corp oblige, le scénario du film Taken tient sur la tranche d'une feuille de PQ (et encore il reste de la place) du coup vous venez de voir l'ensemble de l'intrigue dans la bande annonce, il n'y a absolument rien d'autre à espérer, pas de rebondissement, rien ! Si vous pensiez assister à une enquête/action un peu subtile et ingénieuse à la "Jason Bourne" vous allez être déçu tellement tous les indices que le héros chope pour suivre les traces de sa fille sont, soit téléphonés, soit si incongrus qu'il faut avoir le cul tellement bordé de nouilles qu'on pourrait nourrir l'ensemble des pays du tiers monde avec pour les voir ! Bon, je suis mauvaise langue puisque la plupart des films de « vengeance » ont un scénario indigent et je savais parfaitement à quoi m'en tenir en allant voir ce film. D'ailleurs, et c'est une première dans mes critiques, ce que j'attendais de Taken avant de le voir correspond parfaitement à ce que j'ai vu et ça c'est un très bon point :

Taken

En plus d'avoir un pitch digne d'un scénario de FPS, Taken pousse le vice jusqu'à avoir les dialogues les plus lamentables, affligeants et prévisibles que j'ai jamais vu au cinéma. Pour vous donner une idée du désastre le petit monologue de Liam Neeson dans la bande annonce est probablement la meilleure citation du film et on peut pas dire que ça explose 3 neurones à un ornithorynque déficient mental ! Le plus sublime exemple a lieu lors d'une scène ou le héros chope un vilain kidnappeur, c'est le premier sur lequel il parvient à mettre la main depuis le début du film, du coup, tout content, je braille « Ouais va y Liamounet, défonce le !!! » et là, miracle du dialogue pourri oblige, j'entends sortir des hauts parleurs « Si tu ne me dis pas où est ma fille je te défonce !!! » , il a bien fallu 2mn pour que mon cerveau enregistre l'information et pas loin de 10mn pour calmer mon fou rire hystérique : c'était beau, je venais d'entrer en connexion mentale avec le dialoguiste neuneu de Taken. Malheureusement, le film ne contient pas uniquement des dialogues ridicules qui font rire involontairement mais aussi certaines remarques des plus racistes qui font peur quant au message général qu'a voulu faire passer le scénariste. Ainsi, alors que notre héros est en pleine négociation avec un gang Albanais il leur sort un très flippant « Vous prenez notre tolérance pour de la faiblesse et vous en profitez pour l'exploiter » qui sent bon le discours extrémiste et sécuritaire par tous les pores, et ça, film d'action bourrin et stupide ou pas, c'est lamentable. Pour en rajouter toujours plus dans la connerie et respecter le bon gros cahier des charges Luc Besson, les flics du film sont tous de sales pourris copains comme cochons avec les kidnappeurs, il n'y en a absolument aucun à sauver. Remarquez, ça change un peu des flics qui sont incompétents ou qui ont juste l'air con de ses productions habituelles même si ça ne relève pas le niveau.

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« Bon, mais si le scénario est moisi et les dialogues au diapason, les scènes d'action vont peut être sauver l'ensemble non ? » Et bien même pas ! Le nombre de scènes d'actions que contient le film est étonnement faible, alors qu'on pourrait s'attendre à du maravage de vils proxénètes non stop pendant 1h on se retrouve avec 2 courses poursuites, quelques fusillades et 3/4 bastons et même si certaines sont marrantes ou bien trouvées (enfin faut pas être trop regardant non plus) la plupart sont filmées façon « clip psychédélique sous acide » ce qui fait qu'on ne comprend strictement rien à ce qu'il se passe sous nos yeux. C'est ça d'avoir engagé un réalisateur atteint de Parkinson pour donner un style « jeune et branché » au film (d'ailleurs c'est la mode de filmer comme un pied ces derniers temps).

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Du côté des acteurs c'est le désastre quasi total, le seul que l'on peut sauver est Liam Neeson plutôt convaincant en père en quête de vengeance. Malheureusement pour lui tout son rôle est plombé à la racine par des dialogues affligeants de ridicule et par un background complètement vide qui se limite à « Youpi je suis un ancien agent secret et je kiffe ma fille, lol ». Fort heureusement il ne parle quasiment pas mais à chaque fois qu'il ouvre la bouche vous pouvez être sur que ça va être du caviar de conneries. S'en est à se demander s'il a lu le scénario avant d'accepter de tourner ce film ? Ou alors Luc Besson tenait en otage son hamster, voir son poisson rouge, pour l'obliger à jouer, je ne vois pas d'autres explications possibles.

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Le reste du casting est, quant à lui, complètement lamentable avec notamment Famke Janssen qui joue l'ex-femme du héros. Elle a du être payée uniquement pour que les producteurs puissent dire « ololoool regardez on a une bonnasse dans le film les amis !! » tellement elle ne sert à rien de tout le film. Elle est si inutile et peu présente que vous avez quasiment l'ensemble de ses apparitions résumées dans la bande annonce, c'est vous dire son importance capitale dans le développement de la non-intrigue.

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Je garde le pire pour la fin avec Maggie Grace qui joue la fille du héros ! Aaah, Maggie Grace, elle jouait déjà extrêmement mal dans la série LOST mais là elle confirme totalement son non-talent et non-charisme complet. C'est bien simple, on doit la voir en tout et pour tout 15mn dans le film mais chaque seconde de ses interventions m'a empli d'une envie quasi incontrôlable de lui coller des tartes dans la tronche, à tel point que j'en étais presque à supporter les Albanais « Ouais !! Emmenez-la loin !! Trèèèès loin ! » . A sa décharge, il est difficile d'être très crédible quand on a 28 ans et qu'on surjoue le rôle d'une gamine de 17 ans à grand coup de gloussements, rires stupides et bonds hystériques.

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Qui dit scénario bidon dit bien souvent incohérences énormissimes et dans ce domaine on peut dire que Taken nous gâte, un vrai festival :

  • Liam est un surhomme, au même titre qu'un Chuck Norris, il se prend quelques balles et plusieurs coups dans la gueule au cours du film mais ça ne semble jamais lui faire de mal, la classe.

  • La fille du héros est censé être américaine et ne pas savoir parler un seul mot de Français. Du coup, pour justifier son voyage en France elle sort « Simone a passé 2 mois en France et elle a appris à parler le Français, je pourrais faire pareil !!! » le tout dans un Français impeccable, doublage oblige !! Ce passage est absolument sublime d'ironie et montre à quel point les producteurs du films n'avaient strictement rien à secouer d'adapter leurs dialogues pour la France.

  • Je sais que l'informatique est souvent très mal représenté et irréaliste dans les films mais alors dans Taken on touche littéralement le fond. Pour trouver des indices sur sa fille, Liam Neeson analyse une photo retrouvée dans son téléphone portable et, miracle de la technologie bullshit, il parvient à zoomer sur un reflet et a améliorer la netteté de l'image ce qui lui permet d'identifier le visage d'un kidnappeur !!!111 OMG !!!1 Je savais pas que les portables prenaient des photos de 15 milliards de méga millions de pixels et intégraient tous un script d'amélioration d'image surpuissant que même la CIA en est jalouse ! Le plus ironique dans l'histoire c'est que le kidnappeur de la photo n'apprend strictement rien au héros rendant l'ensemble de la séquence inutile.

    Taken

  • Lorsque le héros est au téléphone avec sa fille il lui dit « Lorsqu'ils t'attraperont planque ton portable sous le lit et crie moi tous ce que tu peux reconnaitre sur tes ravisseurs pour m'aider à les retrouver », bon, jusque là c'est assez logique sauf que sa fille lui gueule « 1m80 !! Tatouage sur la main en forme d'étoile !! Bleuaueurg Pif paf pouf !! ». Je sais pas vous mais moi en pleine panique le premier truc qui me viendrait à l'esprit ça ne serait certainement pas de jauger la taille des mecs, déjà parce que c'est quasi impossible d'être précis (elle pouvait pas juste dire grand !!) mais aussi parce que ce n'est pas ce qui saute tout de suite aux yeux, je sais pas mais la couleur des yeux ou des cheveux c'est quand même plus flagrant et significatif ! En même temps je suis probablement un mauvais exemple parce que j'aurais surement braillé « Deux jambes !! Un nez !! Une bouche !! Bleuaueurg Pif paf pouf !! » et du coup je serais encore en train bosser au bois de Boulogne à l'heure qu'il est.

  • Un pote du héros, ancien commando comme lui, parvient à identifier l'accent des ravisseurs de la fille kidnappée : ils sont Albanais ! Jusque là rien de spécialement étonnant mais le plus beau vient tout de suite après : « C'est un accent Albanais du village de Trucmuche ! Même les russes osent pas aller là-bas tellement c'est hardcore !! » oO !! Le mec arrive à repérer un village rien qu'avec l'accent oO !!!11 La vache, c'est un peu comme si j'arrivais à dire qu'un mec habite Tripafouille sur Oise rien qu'en l'entendant déblatérer deux mots de Français, il y a pas à dire les Américains sont surpuissants.

  • A la fin du film Liam poursuit un bateau en longeant la Seine dans une voiture lancée à toute allure et à contre sens. La scène pourrait être intéressante si le bateau qu'il poursuit ne se trainait pas comme une grosse limace rendant la poursuite complètement surréaliste. Ainsi, quand la voiture a parcourue 5km le bateau a, lui, avancé de 200m, sachant que les deux véhicules ont démarrés du même point il y a comme un très léger problème de déformation du continuum espace temps !!

En plus de tout ça le film se fini de façon très abrupte prouvant, une fois de plus, que le scénariste se foutait bien complètement des personnages et que tout ça n'était qu'un prétexte à casser du gueux.

Taken

En résumé : Taken respecte parfaitement le cahier des charges des productions Besson avec un scénario qui tient sur la tranche d'une demi feuille de PQ, un sous message raciste des plus évident et une image de la police forcément corrompue et incompétente justifiant un héros qui se fait justice lui même. Malgré cet aspect des plus malsains, dont il faut bien être conscient, les conneries s'enchainent tellement vite et les dialogues 1er degrés sont tellement nazes que l'ensemble devient involontairement hilarant et plaisant à regarder. Bref, ce film est idéal à schtroumpfer sur internet pour se marrer entre potes, par contre n'allez surtout pas le voir au cinéma, financer la connerie saylemal !

Note : ChampignonChampignonChampignonChampignonChampignonChampignonChampignonChampignonChampignonChampignon (2/10)



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